En moyenne, les Français consacrent l’équivalent de 3 journées par semaine à l’activité contributive, soit 23,4 heures. S’il fallait payer quelqu’un pour faire cette activité, cela coûterait 28 000 € par personne.
Mais 28 000 € et 3 journées, c’est une moyenne.
Et vous, vous où en êtes-vous ?
Considérée comme une des rares femmes pionnières du numérique culturel et citoyen, Carole
Lipsyc pense et invente des solutions techniques au service de l’innovation sociale : elle est « épistémologue ».
Pour elle, tout ce qui outille est « technologie », même les sciences financières et comptables. C’est
ainsi qu’elle en est venue à s’intéresser et à dévoiler un impensé de la société de marché : l’activité
contributive.
L’activité contributive, c’est ce que nous faisons, sans gain financier, ni protection sociale, et qui est
pourtant nécessaire à la bonne marche du monde. Ce sont nos actions en faveur du bien commun,
du soin de l’autre ou de l’environnement, de l’éducation, de l’art, du savoir, de la culture, de la
citoyenneté, du sport ou de l’entraide. S’il fallait la payer, il en coûterait 68% de la richesse que l’on
compte, le PIB. Elle est la condition de l’économie lucrative, et pourtant elle n’ouvre aucun droit…
Pour en savoir plus, consultez son livre paru en mai 2024 aux Éditions de l’Aube, « L’activité
contributive. Ce que nous sacrifions à la richesse » ou regardez des vidéos courtes sur son site
https://activite-contributive.org.
En 2025, son prochain ouvrage aux Éditions de l’Aube continuera d’explorer les récits qui forgent
notre monde au détriment du réel et de la démocratie : les « storyworlds ». Un véritable manuel
pour s’équiper à affronter le spectacle immersif et permanent dans lequel nous vivons : Le
Storyworld.
Il existe deux types d’activité contributive : celle qu’on nous impose et celle que nous choisissons.
Celle qu’on nous impose concerne la sphère domestique mais aussi notre « travail » de
consommateur » ou d’usager du numérique. Ce dernier apporte à la filière industrielle l’équivalent
de 1,2 millions d’emplois gratuits. Mais à quel coût pour nous en temps et en émotions !
Celle que nous choisissons, relève soit du bénévolat soit d’un engagement professionnel qui ne
permet pas de gagner sa vie car la filière n’est pas solvable, comme par exemple l’agriculture, la
transition, l’art, l’humanitaire, l’éducation ou même la science.
Alors, il est peut-être temps de penser l’activité contributive et de la soutenir car elle est une des clés de nos crises et de leur résolution !